Nombreuses sont les entreprises que je rencontre, qui se pensent incapables de mener des projets IA, souvent par sentiment d'infériorité ("c'est pas pour nous") ou par peur de la complexité.

Bien que beaucoup disposent d'une expertise extrêmement pointues, le digital et l'IA ne sont pas dans leur cœur business.

Je vous explique comment retourner la situation.

Surfer sur le haut de la vague

De nombreuses entreprises pensent que pour tirer parti de l'intelligence artificielle (IA) dans leurs opérations, il est essentiel d'embaucher des docteurs en IA ou de mettre en place des équipes de programmeurs.

Pourtant, un point crucial souvent négligé dans l'adoption de l'IA n'est pas tant la création interne de solutions, mais plutôt la capacité à dénicher et à utiliser des solutions clé en main existantes sur le marché. Et heureusement ! Nous avons 6 000 ETI et 150 000 PME en France : toutes ne peuvent pas intégrer ce genre de force de frappe.

Et celles qui le peuvent... ne devraient probablement pas démarrer pas là ! Il existe déjà une multitude d'acteurs, y compris dans des secteurs d'activité spécifiques, qui proposent des outils basés sur l'IA développés pour répondre à des besoins métier précis.

Ces solutions ont par ailleurs l'avantage d'être pensées non pas comme des technologies mais comme des produits ; elles intègrent la suite de productivité du métier qu'elles servent, avec un minimum de paramétrage. L'accent doit donc être mis sur l'importance de savoir identifier ces solutions disponibles.

Non seulement cela peut s'avérer bien moins coûteux que de s’engager dans des projets de recherche et développement ou de développement logiciel from scratch, mais cela permet également une acculturation à l'IA progressive pour l'ensemble de l'entreprise (on peut être progressif et rapide !).

Savoir détecter et évaluer l'adéquation des solutions d'IA préexistantes avec les besoins spécifiques de l'entreprise devient une compétence clé.

C'est un savoir-faire

Cela nécessite de rester constamment informé sur les évolutions du marché de l'IA, comprendre les différentes offres et savoir les évaluer en fonction des critères pertinents pour l'entreprise.

Ce processus, connu sous le nom de benchmarking, est essentiel pour comparer, choisir et intégrer efficacement les meilleures solutions d'IA disponibles. Le benchmarking ne se limite pas à une simple évaluation des performances techniques ou des fonctionnalités offertes par les solutions d'IA.

Il englobe également l'analyse des aspects stratégiques, tels que le coût effectif des solutions et le retour sur investissement (ROI) associé, ainsi que des aspects légaux dans certaines situations (hébergement des données, etc). Dans l'idéal, une bonne pratique de benchmarking prend en compte l'expérience utilisateur, l'intégrabilité des solutions dans les systèmes existants et la capacité de l'entreprise à adopter et à s'adapter à ces nouvelles technologies.

En pratique, on favorisera l'expérimentation rapide et itérative sur le terrain. A noter que le benchmarking est lié à la veille technologique : un sujet qui devient un véritable défis dans ces années d'hyper-activité technologique. Même les experts sont en difficulté sur ce point.

Un challenge qui mériterait un article dédié.

Penser une stratégie en écosystème

On n'y pense pas suffisamment ; le benchmarking permet aux entreprises de se positionner stratégiquement, en anticipant non seulement les innovations à venir mais aussi en identifiant les cas d'usage où les technologies émergentes sont encore en gestation ou, à l'inverse, là où elles ont atteint une certaine maturité.

Ainsi, en s'informant sur le développement et l'application de l'IA dans leur domaine, les entreprises acquièrent une vision claire de l'évolution de leur propre marché. Cela les aide à ajuster leurs stratégies en fonction des transformations technologiques prévisibles, assurant une meilleure préparation face aux changements futurs.

En étant au fait des capacités non encore exploitées par l'IA, les entreprises peuvent envisager d'investir stratégiquement dans de nouvelles solutions que le marché ne fournit pas encore, ou de manière insatisfaisante, par des forces de frappes créées en interne, ou bien en s'entourant de consultants spécialisés.

Mais aussi, c'est la possibilité d'initier des collaborations avec des start-ups et des innovateurs qui travaillent sur ces futures solutions. Ces interactions précoces offrent l'avantage de pouvoir influencer le développement de nouvelles technologies et de se positionner avantageusement dans l'écosystème de l'IA.

Et la culture d'entreprise ? Etre geek ou mourir

L'adoption d'une culture d'innovation est essentielle. Cela implique de créer un environnement au sein de l'entreprise qui encourage l'expérimentation, accepte l'échec comme partie intégrante du processus d'innovation, et favorise un échange constant d'idées entre les employés, les clients, et les partenaires externes. Une telle culture permet de réagir rapidement aux nouvelles opportunités et de s'adapter aux changements technologiques avec agilité.

Cette culture d'entreprise fait de chacun technophile, même si elle va bien au-delà d'une simple passion pour la technologie. Elle représente une mentalité ouverte au changement, prête à embrasser les dernières innovations tout en reconnaissant que la pertinence technologique est éphémère. Il s'agit d'être constamment en quête de connaissances, prêt à déconstruire et à reconstruire ses propres paradigmes pour rester en phase avec les avancées technologiques. C'est une culture qui valorise la curiosité, la passion pour l'apprentissage et une volonté inébranlable de résoudre des problèmes complexes avec des solutions novatrices.

Le geek ou l'innovateur n'est plus une catégorie de collaborateur dans l'entreprise : c'est un mindset qu'elle doit savoir intégrer - avec subtilité - à sa nature profonde.

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